mardi 28 décembre 2010

Les autres temples : Pre Rup et le groupe de Roluos







Pre Rup est un temple-montagne de forme pyramidale fut voulu par Rajendravarman II. Il comprend 5 sanctuaires carrés. Ceux-ci laissent aujourd'hui apparaître leur structure en brique, mais il était jadis recouvert de plâtre.

Plusieurs tours menacent de nos jours de s'effondrer.









Un autre temple pointe ses tours au loin...






Pre Rup nom signifie littéralement "tourner le corps", ce qui fait référence à une méthode traditionnelle de crémation qui consiste à dessiner les contours du cadavre dans la cendre.
Il s'agit probablement là d'un des premiers crématorium royaux de l'empire Khmer.














Le mur d'enceinte est construit en latérite, les décorations en grès tandis que les tours en briques sont érigées au sommet d'une terrasse à cinq degrés très escarpés.

















Sculpture du temple de Preah Ko


Les temples du groupe de Roluos :

Datant de l'époque pré-angkorienne, ils constituaient Haliharalaya, la capitale d'Indravarman Ier.

Le groupe des Roluos concentre les premiers grands temples érigés par les Khmers pour durer dans le temps. Ils marquent le début de l'art khmer classique qui est parvenu jusqu'à nous.

Ils se situent près de l'actuelle ville de Roluos, d'où le nom de cet ensemble de monuments.
On visitera deux des trois temples : le Preah Ko et le Bakong.






Preah Ko, le premier temple pré-angkorien visité

Des statues de lion gardent le temple.



Ce temple dédié à Shiva fut érigé par Indravarman Ier à la fin du 9ème siècle.
Les six tours de pierre, appelées prasat, font face à l'est. Elles sont alignées sur deux rangées et ornées de bas-reliefs en grès et en plâtre.
Des inscriptions en sanscrit sont visibles sur le montant des portes de toutes les tours.












Le nom du temple, Preah Ko, veut dire "taureau sacré"

















On peut voir trois taureaux sacrés, appelés nandi, toutefois en mauvais état.


























Le roi consacra le temple à ses ancêtres divinisés. Les tours de la première rangée sont dédiées aux ancêtres masculins et celles de la seconde aux à ces ancêtres féminins.


















Bakong 








Non loin se trouve le plus grand des temples du groupe de Roluos.
Le Bakong est aussi dédié à Shiva et commandé par Indravarman Ier. On y retrouve le symblisme mythique du Mont Meru.













La pyramide centrale en grès comporte cinq niveaux avec huit tours en brique et en grès.
Des éléphants de pierre ornent les angles des trois premiers niveaux et12 stupas se dressent de chaque côté au 3ème niveau.









Ici aussi le temple est protégé par des lions.


Au nord de l'entrée Est : un monastère bouddhiste encore en activité de nos jours.












































































Nous repartons du Cambodge avec pleins de souvenirs inoubliables. Le site entier d’Angkor est merveilleux. Les rois angkoriens ont bâti leur temple les uns après les autres et les uns à côté des autres, laissant pour les siècles à venir un sanctuaire d'une beauté exceptionnelle.
Tout voyageur découvre ici l’explorateur qui sommeille en lui.










On retrouve nos contrées européenne enneigées !




















Quelque part au-dessus de l'Allemagne...














Petit problème à Charles de Gaulle ! Pas pour nous heureusement !


Preah Khan





Preah Khan fut érigé par le roi khmer Jayavarman VII qui s'en servit probablement de résidence pendant la construction d'Angkor Thom.

Il est dédié à 515 divinités et 18 fêtes importantes s'y déroulaient, nécessitant la présence de milliers de serviteurs pour l'entretien du lieu.









La pierre recouverte de lichens dévoile les fresques d'une grande spiritualité.





Preah Khan figure parmi les plus grands ensembles d'Angkor. On y trouve de nombreuses sculptures d'apsaras, de sages et d'entités protectrices comme les garudas.







Un des symboles du bouddhisme, un grand stupa de pierre






On parcourt d'immenses galeries en enfilade. C'est un véritable dédale de couloirs voûtés. On remarque ici aussi les contreforts en diagonale.
L'ensemble se visite selon un axe est-ouest (allée centrale).


















Ce temple rappelle Ta Prohm de par sa configuration. Il est par ailleurs en meilleur état de conservation que ce dernier.









Preah Khan rassemble un bon nombre de sculptures raffinées.


Preah Khan signifie "épée sacrée".
Voilà un nom qui fait penser à Shere khan, le méchant tigre dans le Livre de la Jungle. Ici "Khan" est un mot d'origine turco-mongol signifiant "prince". Ce n'est pas la même signification que pour le khmer.









Quand on se retrouve seul (ce qui est toutefois possible si on visite les temples en dehors des circuits touristiques), on se retrouve alors seul avec la pierre, la jungle, le chant des oiseaux et le cris des animaux. Un sentiment unique !







Le Mont Phnom Bakeng




On peut monter la colline à dos d'éléphant.

Perché sur une colline, le temple du Mont Phnom Bakeng offre l'un des plus beaux couchers de soleil.

Chaque jour un millier de touristes se pressent au sommet de ce temple au moment du crépuscule et le problème c'est que comme ça ne dure que quelques minutes, c'est la cohue là-haut !
Il parait que le lever du jour est tout aussi superbe et qu'il n'y a personne.




Ce lieu abrite le premier des temples-montagnes construits dans cette zone du groupe d'Angkor. Sa construction remonte au 10ème siècle. Il compte cinq étages.




Quand on prend un peu de hauteur, on se rend compte qu’on est en pleine jungle.
On peut apercevoir Angkor Vat distant d'1,3 km.










Un temple au pied du mont

Généralités sur le Cambodge





- Environ 14 millions d'habitants dont 90 % de Khmers (très grande homogénéité). Le reste se compose de vietnamiens, chinois et Cham musulmans,

- La religion officielle est le bouddhisme. Mais on trouve des animistes (génies et esprits bons ou mauvais), des hindouistes et d'autres religions minoritaires,

- beaucoup de superstition chez les Cambodgiens,




- population jeune (30 % de moins de 14 ans),
- la langue officielle est le khmer qui est grammaticalement simple,

- le nom du pays vient de Kambou-dja qui signifie "le royaume des fils de Kambou". D'après un conte, au 2ème siècle, Kambou est un prince brahmane venu d'Inde qui double les côtes du Cambodge,

- après des invasions par les Thaïs et les Vietnamiens, le Cambodge regagne quelques terres grâce à la France sous le protectorat, et il reprend petit à petit sa forme actuelle,






Environs de Banteay Srey
- il s'agit d'une nation meurtrie par des décennies de régime des khmers rouges (plus de 2 millions de morts pendant la dictature de 1975 à 1979). Même si la situation va mieux depuis 1998, la guerre continue à faire des victimes par l'intermédiaire des 4 à 6 millions de mines disséminées dans les campagnes.
Mais il ne faut pas oublier non plus la sombre période qui précéda. Les Américains lâchèrent plus de bombes sur le pays durant les bombardements de la guerre secrète de 1969-1973 que toutes celles envoyées durant la Seconde Guerre mondiale.






- 1975 : l'année zéro. Le 17 avril de cette année-là, les Khmers Rouges sont maîtres de la capitale, faut de combattants. Soulagés par la fin des hostilités, les habitants accueillent les "révolutionnaires" dans la liesse. Les combattants prennent possession des points stratégiques de la ville. Sous prétexte de bombardements américains imminents, en l'espace de 48 heures, les "libérateurs" procèdent à l'évacuation totale de Phnom Penh ! Habitants et réfugiés, soit environ 2,5 millions de personnes, sont déportés de force vers les campagnes du nord et de l'ouest du pays. Personne n'est épargné, même les malades des hôpitaux dans leur fauteuil roulant se sont retrouvés sur la route. Cet exode coûta la vie à des dizaines de milliers de déportés (plus de 400 000), notamment des vieillards et des enfants en bas âge.




En quelques jours, cette capitale, considérée comme la plus belle d'Asie du Sud-Est, n'est plus qu'une ville fantôme, livrée aux rats et à quelques "révolutionnaires" qui saccagent tous les symboles de la bourgeoisie : dynamitage de la Banque d'Etat, incendie d'églises, pillage des boutiques. C'est "l'année zéro", renaissance proclamée par les Khmers Rouges !





- le Cambodge a vécu l'enfer et en est revenu. Mais depuis quelques années, des jours meilleurs s'annoncent pour ce petit pays à l'histoire riche et fascinante. En effet le paradoxe de ce pays, c'est d'être connu grâce à ce qu'il a de plus grandiose, ses temples d'Angkor, et aussi à cause du pire de son passé avec le génocide et la terreur perpétrés par les Khmers Rouges qui sont responsables de plus de 2 millions de meurtres, surtout des élites.

- les mines antipersonnel sont le legs de ce triste passé, c'est encore aujourd'hui un gros problème près de 15 après la guérilla khmère rouge. Il y en aurait encore 10 à 12 millions, ce qui fait du Cambodge le pays le plus miné du monde ! Les régions les plus touchées sont le nord et l'ouest du pays où sévirent les Khmers Rouges.



Les enfants sont les principales victimes de ces atroces choses, conçues uniquement pour mutiler. 70 % des victimes sont amputées d'une jambes, voire des deux ! Les mines auraient fait plus de 40 000 mutilés depuis le début.
Le Cambodge détient le pourcentage de handicapés le plus impressionnant. On en a vu plusieurs dans les rues à Siem Reap. Beaucoup de victimes deviennent aveugles car les débris peuvent toucher le visage.
Du coup, il ne faut jamais sortir des sentiers battus. Angkor et la capitale sont des zones aujourd’hui très sûres.


Banteay Srey







Angkor Wat




Les bassins d'Angkor Vat


Une amie de l'hôtel ! ;-)

- Peuple attachant,
- Pays longtemps fermé à cause des guerres, mais les nouvelles générations qui n'ont pas connu les horreurs de la guerre ont plein d'espoir,

- Cependant, la corruption, le pouvoir autoritaire et l'absence de liberté d'expression sont toujours de rigueur,






La belle Citadelle des femmes





Environs de Banteay Srey

- même si le relief du pays peut paraître plat autour d'Angkor et de la capitale, il existe des zones montagneuses,

- c'est un pays tropical avec deux saisons marquées comme au Laos voisin.









Environs de Banteay Srey
- le tourisme est pour le moment la principale industrie nationale. Plus d'un million de visiteurs se rendent au site d'Angkor. Le coût de la vie y est très bon marché pour un occidental.
Mais, il y un revers à la médaille, ce tourisme impressionnant entraîne un afflux de Cambodgiens attirés par ce potentiel de gagner des sous, une pollution du site et du lac Tonlé Sap tout proche, une augmentation du nombre d'hôtels. Le sol sous Siem Reap s'enfonce et des temples vont être sérieusement dégradés si des mesures draconiennes contre ce tourisme de masse ne sont pas prises,


Angkor Wat
- le Cambodge fut le premier pays d'Asie du Sud-Est à créer un parc national en 1925 pour protéger l'intégralité de la cité d'Angkor. Mais le trafic d’œuvres d'art volés continue de sévir.
Aucun pays n'a autant de temples que le Cambodge, où les dieux-rois du passé laissèrent un riche héritage architectural. L'épicentre, Angkor, est en passe de devenir la principale halte culturelle d'Asie. Pourtant, au-delà de cette impressionnante capitale, des centaines de temples gisent endormis dans les jungles.



Mais attention, aux côtés de monstres touristiques tels que la Thaïlande, le Cambodge doit s'ouvrir au tourisme, mais aussi savoir s'en préserver.


Porte Sud d'Angkor Thom


- si la faune sauvage n'a pas trop souffert durant les terribles décennies passées, la déforestation et le braconnage sont de nos jours en continuelle progression. Les forêts cambodgiennes abritent tigres, léopards, ours et éléphants sauvages. Les zones humides sont l'habitat de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques.

- dans un pays ruiné comme le Cambodge, la situation sanitaire reste évidemment déplorable.

- vieille tradition asiatique, le marchandage est de rigueur dans les échoppes et sur les marchés. Le pourboire dans les restaurants n'est pas répandu








- la conduite des cambodgiens est chaotique, la notion de code de la route est peu connue.

- un super souvenir de notre guide cambodgien Kareem pour ces quelques jours, très cultivé et qu'on a senti passionné par son métier. Celui qu'on a préféré de tous les guides de notre voyage Vietnam / Laos / Cambodge.

- comme de partout en Asie, rester calme, ne jamais s'énerver, ne pas élever la voix, ni se faire menaçant. Ceci ferait perdre la face à son interlocuteur, et en cambodgien, "faire perdre la face", c'est l'équivalent de tuer !

- pour se saluer, on ne serre pas la main, on se fait encore moins la bise !


- on ne montre pas du doigt et on ne met pas la main sur la tête des enfants.






























Gastronomie khmer

A la croisée des cuisines thaïlandaise et vietnamienne, la base est le riz. Rien d'étonnant ! Les légumes sont très présents.

On retrouve :
- Les poissons d'eau douce et les anguilles issu de l'immense lac Tonlé Sap,

- Le plat national, l'amoc : poisson assaisonné de noix de coco, de citronnelle et de pimen, cuit dans une feuille de bananier.




- La bière national est l'Angkor tout un symbole !

- Côté boisson, les Khmers consomment du vin de palme et de l'alcool de riz. Quant à nous, on ne se prive le thé (que l'on préfère au café...) on est en Asie tout de même !